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Erwin Wurm - Sculptures minutes

ki c ?

happening pour une classe

de et par Sigrid Bordier

Les élèves d’une classe entrent en salle de cours pour assister à une séquence de deux heures.

Une femme est déjà présente dans la salle.

Ils ne la connaissent pas et pour cause, c’est une stagiaire en voie de titularisation.

Elle porte un casque audio et ne s’est pas aperçue de la présence des élèves.

Elle est occupée à préparer ses notes tout en chantant ce qu’elle entend dans son casque et en bougeant comme si elle était seule.

 

L’enseignant·e habituel·le la présente et indique aux élèves qu’elle va donner le cours du jour dans le but d’être évaluée pour sa titularisation.

 

Or ce sera un cours très spécial puisqu’elle n’aura de cesse de s’écarter du comportement qu’on attend habituellement d’un·e professeur·e : grignotage, téléphone, étirement, confidence, selfie avec les élèves, changement de discipline de cours, etc.

Elle se ressaisit régulièrement pour tenter de coller à ce qu’on en attend. Mais elle se fait dépasser par l’enthousiasme et va jusqu’à demander aux élèves leur avis sur une chorégraphie qu’elle travaille et sort son enceinte pour la leur montrer.

 

Du fait de ces écarts de comportements vis-à -vis de la norme, les élèves vont rapidement être confrontés à une perte de repères et devront faire face à une situation absurde.

 

Le canular pousse à une remise en question des élèves en les poussant à recontextualiser et à prendre du recul sur une situation. À dépasser le jugement pour essayer de comprendre et donc de faire un pas vers l’autre.

Cette forme de théâtre de l’invisible permettra d’aborder, l’heure suivante, sous forme de discussion/débat, le regard que l’on porte sur l’autre, sur soi, comme de la crainte de celui de l’autre sur soi, et ses conséquences sur nos comportements intimes et sociaux.

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